" C'est la décennie de l'
audace, des toiles expressionnistes, des livres au graphisme créatif, des œuvres d'art totales du
Bauhaus, des débuts de la psychologie, des
bals de travestis, des cabarets et du cinéma. Entre les tensions de deux guerres mondiales, Berlin dans les années 1920 était une
capitale à l'apogée de sa nonchalance, débordant d'art, d'innovations et d'idéaux.
Cet ouvrage plonge ses lecteurs dans l'esprit libre de la période de Weimar.À travers des œuvres emblématiques, puisées dans la peinture, la sculpture, l'architecture, le design graphique, la photographie et le cinéma, nous sont dévoilées les
innovations, les idées et les folles utopies qui caractérisent cette vitrine culturelle unique. On entre dans les bars jazz et les salles de danse, on adopte la
mode à la garçonne et on découvre les
« kinos » remplis de spectateurs,on suit les avancées technologiques et les progrès des modes de transport, depuis les tours de radio aux roulements des trains et tramways, en passant par les gratte-ciel vertigineux, sans oublier les
chefs-d'œuvre cinématographiques et la
nouvelle indépendance conquise par les femmes qui les autorise à fumer des cigarettes, à porter les cheveux courts et à gagner leur vie par leurs propres moyens.
Parmi les œuvres de cette évocation culturelle vivante figurent
Les Journalistes de Hannah Höch, les
Mains sur la machine à écrire de Lotte Jacobi, le
Portrait de la journaliste Sylvia von Harden d'Otto Dix, le projet pour l'Alexanderplatz de Peter Behrens et
L'Ange bleu de Josef von Sternberg, avec Marlene Dietrich dans le rôle de Lola Lola, la chanteuse de cabaret.
Au fil des pages et des années, on découvre à la fois la soif d'utopie et les réalités économique et politique, plus ambiguës, qui ont nourri des
chefs-d'œuvre de divertissement, idéalistes ou réactionnaires produits durant cette période. Derrière les lumières vives et les robes pailletées se cachent l'inflation, le travail à la chaîne et un consensus politique fragile que dissimulent ces années bénies et qui annoncent finalement une issue brutale amorcée par la montée du national-socialisme.
Rainer Metzgera étudié l'histoire de l'art, l'histoire et la littérature allemande à Munich et Augsbourg. Après avoir passé sa thèse de doctorat sur Dan Graham en 1994, il a travaillé comme journaliste spécialisé dans les beaux-arts au quotidien viennois Der Standard. Il est l'auteur de nombreux livres d'art, dont des ouvrages sur Van Gogh et Chagall. Il est, depuis 2004, titulaire de la chaire en histoire de l'art à l'Académie des beaux-arts de Karlsruhe. "